The Mayor of Buea Ekema Patrick shakes hands with President Biya,after presenting his welcome speech / photo credit:PRC |
Following is President Paul Biya's speech on the occasion of the 50th Anniversary of Cameroon's reunification ,which he presided at ,February 20, in Buea. The speech is a mixture of English and French .Cameroon is a bilingual country,with French and English as official languages.NB:Subtitles indicating language separation is the editor's addition. The Speech:
"•The President of the Senate,
•The President of the National Assembly,
•Prime Minister Head of Government,
•The President of the Supreme Court,
•Heads of Diplomatic Missions and Representatives of International Organisations,
•My dear compatriots,
•Ladies and gentlemen,
I would like to thank the Mayor of Buea for the warm words of welcome addressed to my wife and me.
I wish to extend my warm greetings to
the dynamic people of the South-West region who have come out in such
great numbers, from Fako, from Kupe Manenguba, from Lebialem, from
Manyu, from Meme and from Ndian to welcome my wife and me on this great
occasion. As you all know, the South-West region has always been very
close to my heart.
I also thank you all who have come from
the other regions of the country, from the Adamawa, from the Centre,
from the East, from the Far-North, from the Littoral, from the North,
from the North-West, from the South and from the West. Your massive
presence here today is testimony not only of our unity in diversity, but
also of the importance you attach to the Reunification of our country.
I have not forgotten our friends, the
members of the diplomatic corps and the representatives of International
Organisations, who have come to attend this important ceremony. I thank
them immensely for their participation and support.
At the beginning of this commemorative
ceremony, I would like to express our great appreciation to the United
Nations and to friendly countries who have worked with us for the
independence and reunification of Cameroon.
I also want to thank all our external
partners whose support to our development efforts, over the past fifty
years, remained constant. We know we can continue to rely on their
friendship, for the future.
•Fellow compatriots,
•Ladies and gentlemen,
At long last, here we are in Buea ! Here
we are in Buea to celebrate the 50th Anniversary of our Reunification.
As the English people say, BETTER LATE THAN NEVER. In fact, after a long
period of preparation, we are finally glad to be here in this historic
town of Buea, the town of LEGENDARY HOSPITALITY. I am glad to be in
Buea, the bedrock of our Reunification. History has not forgotten that
Buea was the headquarters of West Cameroon. History has not forgotten
that Buea was the capital of Southern Cameroons. And history has not
forgotten that Buea was once the capital of German Cameroon. That is why
I say that Buea is a historic town.
I am proud, very proud to be in Buea, proud to walk on the same soil like our heroes who fought for Reunification.
I have been to Buea several times. Today
I can see that Buea has changed a great deal. I hope that you are also
of the same opinion. I hope that you too see the same things I see.
There is no doubt that Buea is now a befitting capital for the
South-West region. A lot of work has been carried out here. It is my
wish that other regional headquarters look as beautiful as Buea.
[ In French]
•Mes chers compatriotes,
•Mesdames et Messieurs,
Pendant le cycle des festivités des
Cinquantenaires, nous avons revisité notre histoire ; nous l’avons fait
découvrir aux jeunes générations.
Notre jeunesse a pu ainsi faire la
connaissance des hommes et des femmes qui ont écrit les pages glorieuses
du Cameroun. Elle a pu constater ô combien il est difficile de fonder
une nation, de rassembler un peuple et de faire son unité.
Car, en ce 1er octobre 1961, après plus
de quarante ans de séparation, les Camerounais des deux rives du Moungo
se sont retrouvés.
La marche vers la réunification fut une
odyssée qui n’était pas sans risques. Ce fut un chemin parsemé
d’épreuves, de délicates négociations pour notre jeune diplomatie, et
quelque fois d’oppositions internes qu’il fallait prendre en compte.
Notre unité nationale n’a vu le jour que grâce au courage, à la volonté,
à l’audace et à la sagesse de Camerounaises et de Camerounais de
conviction, qui avaient foi en leur peuple et en leur capacité à prendre
en main son destin.
Nous tenons aujourd’hui à rendre un
vibrant hommage à ces dignes fils et filles du Cameroun dont le
nationalisme a conduit à l’indépendance et à la réunification de notre
Patrie.
Nous pensons à ces compatriotes qui, en
signant le traité de protectorat, ont refusé d’aliéner l’essentiel,
c’est-à-dire la terre de nos ancêtres. Cette volonté de défendre le
patrimoine du Cameroun continue de nous habiter de nos jours notamment à
travers nos vaillantes forces armées. Elles n’hésitent pas à sacrifier
leurs vies pour la sécurité de nos frontières.
Nous pensons également à nos
représentants qui ont plaidé avec acharnement le dossier de notre
réunification auprès de la Société des Nations d’abord, de
l’Organisation des Nations Unies ensuite. Nous sommes restés fidèles à
cette tradition de recours aux organisations internationales pour faire
triompher nos revendications légitimes. Cette attitude résolue mais
pacifique, nous l’avons adoptée lorsqu’il s’est agi de rétablir la
souveraineté camerounaise sur la presqu’île de Bakassi.
Les étudiants de l’Ecole Normale de
Foulassi, auteurs de ce chant de ralliement devenu notre hymne national
dont nous sommes si fiers aujourd’hui, méritent d’être cités en exemple.
Il en est de même de ces étudiants de la diaspora qui, en leur temps,
ont apporté une contribution majeure dans la restauration de notre unité
d’antan.
Nous célébrons aujourd’hui la mémoire,
dans le recueillement et avec reconnaissance, de nos héros nationaux.
Nous associons à cet hommage les participants à la Conférence
Constitutionnelle de Foumban qui se déroula du 16 au 21 juillet 1961.
Nous les remercions tous au nom de la
Nation tout entière pour leur vaillance, pour leurs sacrifices, pour
leur abnégation. Ils nous ont légué un Cameroun devenu Un et
Indivisible. En ce jour exceptionnel, nous nous devons d’avoir, à leur
égard, une pensée émue, mêlée d’un sentiment de profonde gratitude.
Aujourd’hui plus qu’hier, nous leur
disons que nous tenons indéfectiblement à l’unité nationale qu’ils nous
ont léguée, que nous préserverons notre souveraineté qu’ils ont conquise
et notre indépendance qu’ils ont payée quelque fois au prix de leur
sang. Nous exhortons notre jeunesse à être fière de l’histoire de notre
pays. Nous lui demandons de perpétuer, avec ferveur, la mémoire de nos
héros nationaux et de célébrer les évènements fondateurs de notre pays.
Il n’y a pas de grand peuple sans mémoire du passé.
•Camerounaises, Camerounais,
Le 1er octobre 1961 est un jour
historique. Un jour de grand bonheur pour tous les Camerounais. Après 42
ans d’incertitudes et de vicissitudes, des frères, longtemps séparés,
qui n’ont jamais cessé de se rechercher, se trouvent enfin réunis… et
réunis pour toujours.
Le 1er octobre 1961, jour de la Renaissance du grand Cameroun, est un jour de gloire immense pour notre pays.
•Mes chers compatriotes,
•Mesdames et Messieurs,
Qu’avons-nous fait durant ces cinquante
dernières années ? Nous nous sommes attelés à construire peu à peu dans
l’unité cette nation camerounaise tant désirée. Mais il faut se souvenir
qu’au lendemain de notre indépendance et de notre réunification, des
oiseaux de mauvais augure prédisaient notre échec. Certains allaient
jusqu’à dire que le Cameroun sombrerait dans le chaos.
Et de fait, durant les cinquante
premières années, nous n’avons pas eu la vie facile. A une douloureuse
guerre civile a succédé une sévère crise économique. Tout au long de ces
épreuves, le peuple camerounais a fait montre d’un courage exceptionnel
et a déjoué tous les pronostics pessimistes. Il a travaillé pour
construire patiemment, dans l’unité et la paix, cette nation
camerounaise dont nous sommes si fiers. Il s’est efforcé de rattraper
les retards et de réparer les injustices accumulées pendant la
colonisation.
S’il va de soi que nous avons un devoir
de mémoire, nous avons aussi une obligation de vérité. Le devoir de
mémoire ne saurait avoir de valeur ni exister, sans l’obligation de
vérité.
Construire la nation camerounaise,
c’était permettre à chacun de recevoir une éducation assurant l’égalité
des chances. Au moment de l’indépendance et de la réunification,
c’est-à-dire, après soixante dix ans d’occupation étrangère, 3% des
Camerounais étaient scolarisés ; il n’y avait pas une
seule université.
Aujourd’hui, notre taux de
scolarisation, selon l’UNICEF, est de 90%. Nous avons construit 15123
écoles primaires, 2413 collèges et lycées. Et aujourd’hui nous avons
bâti huit universités d’Etat réparties à travers le territoire national.
Construire la nation camerounaise,
c’était donner à tous l’accès aux services de santé. Au moment de
l’indépendance et de la réunification, on comptait au total 555
formations sanitaires. A ce jour, nous disposons de 2260 formations
sanitaires publiques dont 4 hôpitaux généraux, 3 hôpitaux centraux, 14
hôpitaux régionaux, 164 hôpitaux de district, 155 centres médicaux
d’arrondissement et 1920 centres de santé intégrés. Je note en passant
que l’espérance de vie qui était de 40 ans en 1960 est passée à 52 ans
actuellement.
Construire la nation camerounaise,
c’était désenclaver le pays et l’ouvrir vers l’extérieur. A
l’indépendance et à la réunification, notre réseau routier comportait
621 km de voies bitumées. Aujourd’hui, le peuple camerounais dispose de
250 000 km de routes dont près de 5200 km bitumées, de 21 aéroports dont
4 internationaux, d’un port fluvial et de trois ports maritimes. Le
port de Douala est le plus important de la CEMAC.
Construire la nation camerounaise,
c’était créer des richesses et de l’emploi. L’Etat camerounais est le
plus important employeur de notre pays. Il a favorisé le développement
d’un secteur privé dynamique. Des hommes et des femmes de talent ont
créé des centaines d’entreprises, générant des emplois et produisant de
la richesse. Le niveau de vie de nos concitoyens s’en est trouvé
sensiblement amélioré.
Construire la nation camerounaise,
c’était aussi industrialiser le pays. Nous sommes passés à la deuxième
phase de notre industrialisation. Avec le développement de notre
capacité énergétique en cours, nous allons pouvoir transformer nos
matières premières d’origine agricole, minière et à partir de nos
gisements d’hydrocarbures jeter les bases d’une industrie chimique.
Parallèlement, nous continuerons à développer notre industrie de
l’aluminium et à utiliser le gaz comme source d’énergie pour nos usines.
Nous avons prouvé ainsi, que nous sommes capables de sortir de l’économie de traite où nous avons été longtemps confinés.
Construire la nation camerounaise,
c’était également créer un véritable Etat souverain. Nous avons fait
d’un État embryonnaire un véritable État démocratique, avec des
institutions modernes qui fonctionnent, une Assemblée, un Sénat, un
Conseil Constitutionnel bientôt en place. Nous avons mis en place une
justice et une administration sur toute l’étendue du territoire et bâti
des forces de sécurité fortes capables de se déployer pour garantir
notre intégrité territoriale.
•Mes chers compatriotes,
•Mesdames et Messieurs,
Notre Unité Nationale a été à la base de
cette exceptionnelle réussite. Elle est l’ossature autour de laquelle
s’articulent les organes de notre société. Elle se confond avec
l’existence même de notre peuple. J’en appelle donc à tous nos
concitoyens, tout particulièrement à nos jeunes, à veiller jalousement
sur elle, pour que jamais elle ne s’altère.
Je leur demande d’éviter le piège tendu
par certaines forces centrifuges régionales, tribales ou religieuses
qui peuvent compromettre la cohésion nationale.
•Chers compatriotes,
•Mesdames et Messieurs,
Lorsque nous parlons d’Unité Nationale,
nous ne négligeons pas pour autant notre pluralisme linguistique et
culturel. Notre diversité fait partie de notre identité. C’est elle qui
permet au Cameroun de s’adapter plus facilement aux changements induits
par la mondialisation, en particulier grâce au bilinguisme.
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•Ladies and Gentlemen,
Three years ago, we launched the jubilee
period with celebrations marking the fiftieth anniversary of our
Independence. With the celebration of the fiftieth anniversary of
Reunification here in Buea where it took place, we will be closing this
cycle which has helped us to revisit our history.
We have every reason to be proud of our
Reunification and the best way of being worthy of it is to spare no
effort to preserve our national unity.
Long live Independence!
Long live Reunification!
Long live Cameroon!
(I now invite you to join me in singing our National Anthem)
Buea, 20 February 2014 "
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